Comment se forment les canyons ?

Depuis la nuit des temps, l'eau de pluie ou de fonte des neiges creuse son lit quelle que soit la nature des roches qu'elle rencontre sur son passage. Cette érosion a lieu sous l'impact et les frottements des particules (galets, sables, argiles) transportées par le courant contre les roches, mais aussi pas la dissolution de ces roches par le CO2 contenu dans l'eau.

Les crues, moment où la teneur en particules et la puissance de courant sont les plus importantes, correspondent donc aux creusements les plus intenses. Bien que la vitesse d'érosion dépende aussi de nombreux autres facteurs ( température, résistance des roches, soulèvement des massifs...), elle se compte approximativement en centimètres par millier d'années.

Un cours d'eau cherche toujours à uniformiser sa pente. Ainsi, si lors de sa descente il traverse une seule et même zone de dureté constante (un massif granitique ou une épaisse strate calcaire), il creuse également sur tout le parcours, offrant alors des enchaînements ludiques de toboggans et de vasques.

En revanche, s'il traverse des roches de compositions et donc de résistances différentes (alternance de couches sédimentaires ou de coulées volcaniques), il érode plus vite et plus facilement les zones de plus faible résistance (couche friable ou limite de couche), créant alors une morphologie en palier successifs, de falaises et de plats. Dans ces cas là, pour homogénéiser sa pente et combler son retard d'érosion dans les zones les plus compactes ou plus résistantes, il s'économise et creuse de manière beaucoup plus ciblée et sur une largeur bien moindre, sculptant de belles gorges étroites et encaissées...

(auteur : Évrard Wendenbaum)

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