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Stage Falaises à Cormot - Mai 2008

 

 

Fin janvier début février, le Pdg de la firme « The Small Wall &Co » décidait de proposer à ses membres une mission hautement périlleuse, à savoir un week-end d’escalade en Bourgogne, sur le site de Cormot pour le

week-end de pentecôte.

 

Jour 1 (samedi)

 

Quelques uns d’entre nous décidions de relever le défi, et c’est ainsi que nous nous retrouvions à 9 (Katielle, Hervelyne, Isabelle, Lionel, Charles, Stéphane Mathieu, Jérôme et moi), devant le siège du club à 5h45 le 10 mai 2008 au matin.

Olivier et sa famille s’oubliaient pour ce lever matinal et nous rejoignaient quelques minutes après l’heure officielle de la mission !

Le trafic de la mairie de Juvisy sérieusement chargé, l’équipe au complet et, après quelques manœuvres de la camionnette opérées par le PDG, nous mettions le cap sur la Bourgogne, furieusement déterminés à bouffer de la falaise !

 

 

 

Après la monotonie de l’autoroute, les derniers kilomètres nous laissaient deviner les valons Bourguignons.

Nous émergions doucement de nos torpeurs matinales pour découvrir, sur la fin du parcours, cette curieuse descente depuis le plateau vers Cormot, à l’extrême sud du département de la cote d’or (300 km de la capitale).

Après la plénitude des champs de colza et blés en culture, nous nous enfoncions soudain parmi les arbres vers le petit village (150 habitants !), entrapercevant les falaises posées comme un théâtre incongru dans cette campagne toute plate !

Le soleil inondait les alentours, et ce n’était pas pour nous déplaire.

La mission s’avérait plus qu’alléchante !

 

  

 

Débarquement à 9h30 sur le parking perdu parmi les arbres.

Il va nous falloir plusieurs voyages jusqu’à la « base vie », à 10 minutes à pied, pour transporter tentes, sacs à dos, glacières et surtout de nombreux litres d’eau sous toutes ses formes (jerricans, bouteilles, bidons souples, glaçons..) pour ce chaud week-end en pleine nature !

 

Vers 11h30, le bivouac est prêt, les tentes montées et même le feu de camp quasiment prêt pour le soir.

Il est temps de se diriger  vers les falaises, les choses sérieuses vont enfin pouvoir commencer !

 

     

 

Après une marche de 10 minutes sur le plateau, nous parvenons à une petite gorge qu’il va nous falloir emprunter pour rejoindre le pied des falaises 35 mètres plus bas.

Le cheminement est un peu acrobatique, mais même la petite Helena s’en sort bien, à la fierté de Maman et Papa (Olivier et Marie Pierre).

 

Nous voila au pied du mur, comme dirait l’autre !

Le commandant Lionel nous assigne quelques missions : prendre d’assaut la Bobi, attaquer la bule ou faire sa fête à la Puzzle (quelques voies significatives du site) !

Nous nous répartissons les cordes et baudriers, et commençons avant tout par admirer le site grandiose.

 

Pour ma part, c’était ma première expérience de grimpe sur falaises.

Ce qui est clair, c’est qu’il ne s’agira pas la dernière ! L’escalade prend vraiment une autre dimension que sur bloc ou en salle.

On éprouve face à ces murs immenses et au ciel qui les chapeaute un sentiment d’humilité et de liberté. Une pointe de crainte aussi, lorsque l’on prend conscience de la hauteur de ces géants dont on va entreprendre l’ascension.

Mais ces premières impressions passées, les «strange feelings » habituels reviennent vite.

Au pied du mur, je commence à trépigner, je n’ai qu’une envie, celle de rapidement enfiler mon baudrier et mes chaussons et de répondre à cette espèce d’appel de la grimpe.

Je suis presque sûr que beaucoup de grimpeurs ressentent ce truc là, comme l’étrange sentiment d’avoir un jour appartenu à la pierre, à ces rochers qui m’attirent irrémédiablement.

Je me sens aimanté par la paroi, avec l’envie de m’y coller, de trouver les prises en caressant la roche, pour y rester comme scotché !

Mais l’attirance peut vite être confrontée à la répulsion de la roche, et à quelques mètres du sol, on peut se sentir comme trahi par cette pierre qui vous repousse, ne vous offre plus une prise décente et finit par vous contraindre à la chute !

Et puis on repart à la charge ! C’est presque un mélange d’amour et de haine !

 

Nous constituons donc quelques groupes, et nous attaquons chacun de nos cotés à l’ascension de quelques une de ces voies de calcaire.

Je début pour ma part avec l’École (5a), et ses 35 mètres. Une voie agréable, bien ensoleillée pour cette fin de matinée. Les prises sont franches, et la sortie offre un superbe panorama sur la vallée (et la vache morte au milieu du champ d’en face !).

Mathieu m’assure et nous maintiendrons notre binôme durant quasiment tout le week-end. Une équipe soudée quoi !

Après la Bulle (5c) et sa protubérance à éviter en milieu de parcours, je rejoins le rez-de-chaussée et nous nous rassemblons pour pique-niquer.

Le soleil tape déjà dur, et les 3 jours s’annoncent très chaud pour un mois de mai.

L’après midi se poursuit sans ruiner nos envies de grimpe ! Tout est là pour un séjour réussi. Chaleur, soleil, falaises et voies à gogo ainsi que soirées sympa en perspective !

 

Nos groupes respectifs se croisent ou se rassemblent au gré des voies et des secteurs plus ou moins libres, la météo ayant visiblement poussé pas mal de grimpeurs à rejoindre Cormot.

 

Je termine l’après midi avec la Kim médiane en tête (6a), pas peu fier, même après quelques pauses sur le parcours.

Mathieu s’est bien démerdé aussi et ses sourires en disent long sur ses impressions de grimpe !

 

               

 

 

Le big boss nous rassemble et vers 18h30, décision est prise de rejoindre le campement.

 

Lors de la préparation du feu, Hervelyne est surprise par un boa de 3,4 mètres de long qu’elle entaille avec sa machette (en fait, une couleuvre de 40cm).

Nous tentons de poursuivre l’animal durant 20 bonnes minutes en vain et décidons finalement d’attaquer l’apéro à défaut du serpent !

Bonne ambiance autour du feu. Les merguez grillent doucement, les bières circulent et nous échangeons nos impressions de la journée, éreintés mais heureux !

Depuis quand n’avais je pas disserté autour d’un feu de camp, sous un ciel en feu (couché de soleil époustouflant !) en bonne compagnie ?

Fabuleux !

 

 

Mais, le tableau est trop idyllique, et ce qui vous est présenté ici comme un séjour club med fut en fait un stage commando où les tortures physiques succédèrent aux tortures psychiques.

Levés à 5 heures le samedi matin, nous enchaînions 3h de route pour transporter à la main plusieurs centaines de kilos de matériel sur le site.

Après une journée d’escalade, les premiers harcèlements moraux intervinrent.

Ainsi, la devinette du touche-touche pas dégomma durant les 3 jours (voire plus pour certains) le moral des plus aguerris (merci Hervelyne).

 

Le soir, lessivés, épuisés, nous essuyions vers 23 heures les assauts de troupes hispaniques : Hélène et Manolo nous rejoignaient !

Nous résistions quelques minutes puis, éreintés, finissions par leur accorder le gîte et le couvert, ainsi que le petit déjeuner le lendemain matin, tout comme les shorts le dernier jour d’escalade.

Mais la nuit nous réservait d’autres épreuves.

 

Des rugissements effroyables réveillaient la plupart d’entre nous au milieu de la nuit, nous poussant, au matin, à proposer à Charles une tente insonorisée.

 

Enfin, le même matin au réveil (dimanche), nous étions quasiment tous touchés par un mal étrange, qui nous couvrait de plaques pustuleuses et entraînait chez nous de furieuses démangeaisons.

Chenilles urticantes, aoûtats, araignées ? Nous ne saurons jamais, mais je m’en gratte encore aujourd’hui !

Notre amour pour la nature s’en trouvait d’un seul coup, comment dire …refroidi !

 

Peu importe, à cœur vaillant, rien d’impossible, et après un bon café, nous étions à nouveau prêt à avaler d’une traite ces murets ridicules que nous apercevions depuis le campement. Peuhh !!

 

Aussitôt dit, aussitôt fait, et le second jour nous offrit à nouveau de grands moments de grimpe !

 

 

Jour 2 (dimanche)

 

   

 

J’ai pris conscience ce jour là que grimper en ces lieux m'a paru assez particulier. Le bas des falaises présente une conformation assez intimiste. La proximité des arbres donne une impression rassurante, elle fait paraître les murs moins haut. On se sent plus en confiance, comme protégé par la forêt.

On s'attendrait presque à voir l'un de ces chênes élancés tendre ses branches pour vous rattraper en cas de chute !

Cette impression disparaît vite dès que l'on dépasse la cime des arbres.

La conscience  des mètres de vide en dessous revient alors comme  un retour de flamme et peut vous jouer des tours !

Le toit que l'on attaquerait volontiers à 5 mètres du sol peut ainsi devenir un mastodonte infranchissable à 30 m.

J'en ai fait l'expérience sur la voie du dièdre laurent. Une 5c pourtant pas phénoménale mais qui m'a laissé figé durant 5 bonnes minutes, scotché à la paroi.

 

Mathieu qui m'assurait en bas doit se souvenir de ce moment au cours duquel il fut d'une patience exemplaire.

Gros moment de solitude donc à la sortie de cette voie,le soleil de 14h qui m'éblouit, le spits introuvables, le vertige qui commence à me titiller, et finalement une incapacité à raisonner objectivement (je peux plus monter, je peux plus descendre, ché plus quoi faire, je vais tomber..)

Merci donc à cette grimpeuse anonyme qui m'indiqua depuis le sol quelques pitons hors de portée de mes yeux, et qui, me forçant à discuter, me ramena  à un raisonnement rationnel.

Et puis, un nez dehors, un œil sur le bon spit, un encouragement du bas, et c'est reparti !

Voila la Dièdre Laurent sortie !

 

Ici, les voies sont donc assez longues. Il faut avant tout penser à la longueur de la corde si l’on veut descendre en rappel, les équipements en place ne permettant pas toujours la moulinette.

A prévoir donc avant de monter. Faute de quoi, le premier arrivé en haut assure ceux qui montent, et ça peut être assez long en plein soleil ! J’en ai fait l’expérience.

 

Ce dimanche après-midi, je me traîne sur la Bobi (6a+), un peu crevé et cramé par le soleil.

La veille au soir, on a quasiment terminé les binouses, et la soirée risque d’être sèche !

Jérôme médite à l’ombre sur son roman, après avoir mangé quelques voies pas piqué des vers.

Sur ma falaise, comme un lézard au soleil, je rêve d’un bon pastaga bien frais, et d’une petite bière pour finir la nuit !

Limite déprime, car je sais que les cales sont vides !

Au milieu de la voie, Hervelyne m’informe qu’un ange est tombé du ciel !

Julien nous a rejoint et dans ses bagages, du jaune et des bières !

Je crois rêver !

Allez hop, je boucle la Bobi en vitesse et redescend illico presto pour féliciter notre sauveur !

 

Nous rejoignons le camp par des chemins de traverse.

Charles, Mathieu et moi décidons de couper à travers la brousse à coups de machette et d’escalade sauvage, Lionel et Katielle nous mettent 10 minutes dans la vue en trouvant le meilleur passage !

S’pa grave, on est des aventuriers ou on en est pas !

 

La soirée est à nouveau réussie, encore merci à Julien, ainsi qu’à Lionel et Kat pour l’organisation.

Nous apprenons qu’Helena et sa maman se sont bien amusées sur la Puzzle.

Charles a réussi quelques voies qui lui tenaient à cœur et l’ensemble de la troupe échange sur ses impressions de la journée, preuve de grands moments de grimpe

.

 

 

 

Jour 3 (lundi)

 

C’est l’heure de plier le camp !

Les plaques urticantes sont toujours là, surtout après 3 jours sans douche !

Olivier, Marie Pierre et Helena nous quittent, trop bouffés par les boutons !

On est toujours aussi bien sous ce soleil Bourguignon.

Décision est prise de tout ramener au trafic et de terminer la matinée par deux heures d’escalade sur un autre site de Cormot, au secteur Gâteau.

Chouette endroit !

Les voies sont moins hautes, 25 mètres maxi, mais assez variées.

Julien ouvre une 6c ou 7a, suivi par Hervelyne ( ?). Je m’attaque à la Lino (5b) pas si évidente que cela finalement, surtout sur les 4 premiers mètres !

La lumière est parfaite en cette fin de matinée, les rochers se détachent bien sur un ciel d’un bleu limpide et je peux faire quelques photos sympas.

Charles inaugure la pose pour la photo officielle du week-end !

Lionel, Manolo et Hélène nous jouent le tiercé gagnant en grimpant à 3 de front sur la Petit Mars, la Fissure Alice et l’Enchanteur.

 

 

Mathieu est persuadé d’avoir entendu une vipère dans une prise. Nous n’avons pourtant pas encore attaqué l’apéro.

Pique nique dans la foulée, et nous rejoignons le trafic pour gagner la grotte du cirque du bout du monde.

Les plus téméraires d’entre nous (dont je ne fais pas partie !) s’enfoncent assez loin à la lueur des lampes frontales dans cette gorge calcaire d’où sort un ruisseau bien frais.

Le lieu est magique et rappelle les légendes celtiques !

 

 

Je prends quelques clichés de la source en les attendant, en compagnie d’Isabelle et Stéphane.

20 minutes plus tard, nos explorateurs ressortent de sous terre trempés, après avoir traversé des cuvettes emplies d’une eau dont la fraîcheur me parait juste bonne pour le pastis !

Nous allons enfin jeter un œil et prendre la photo de groupe sous les chutes de la cascade du bout du monde, nichée dans un cirque étonnant et rafraîchissant.

 

 

La lumière y est magique, magnifiée par la dispersion des gouttes d’eau déferlant de 40 mètres de hauteur.

 

L’heure est venue de rejoindre Paris, la tête pleine d’images et de sensations épatantes, les bras et les jambes pleins de courbatures, et le nez plein des odeurs de chacal qui règnent dans le trafic après ces 3 jours de sport sans douche !!

 

Un grand merci à Lionel, Kat et Isabelle qui nous ont concocté une sortie au poil !

 

Mais au fait, Super Week-end, ça touche ou ça touche pas ?

 

 

Pierre Duquoc

22/05/08