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Stage Cascade de Glace

 

 

 Janvier - Février 2009

 

     
 

Les photos sont disponibles ... cliquez-ici

 

 

30 janvier 2008, jour J-1.

 

Depuis le début de la saison, depuis le mois de Septembre en fait, le président nous avait tous motivés. A chaque séance, toujours les mêmes mots : « il faut venir au stage de cascade de glace, c’est super ! Participez, vous ne le regretterez pas ! ». Le regard vague mais approbateur des survivants du stage de l’année précédente finissant de convaincre mes dernières réticences, je décidai de m’inscrire. D’où l’attente de ce fameux 30 janvier, jour de départ du stage de cascade de glace.

 

Cascade de glace pour néophytes et pour esthètes

 

Avant d’en dire plus sur ce week-end, il faut peut être vous expliquer ce qu’est la cascade de glace. Pour les néophytes, la cascade de glace est une activité réservée à quelques fous furieux qui s’acharnent à escalader des monticules de glace, équipés de crampons et de piolets. Un peu basique me direz vous ! (Vous n’auriez pas tort !!!). Pour les esthètes, il s’agit d’une activité beaucoup plus élaborée, partageant même avec le cricket, sport compréhensible par les seuls anglo-saxons de pure souche, un ensemble de règles délicates et élaborées. Chacune de ces règles permet d’engranger un certain nombre de points, le but étant d’obtenir le plus haut score à l’issue du week-end. Selon mes souvenirs, eux-mêmes basés sur de longues explications de notre président que je faisais semblant d’écouter, le comptage est un mélange des systèmes utilisés au tarot marseillais et à la belote corse (variante plus explosive de la belote continentale). Pour les détails, je pense que le mieux est encore de le contacter (le président), il se fera un plaisir de vous en ré expliquer les détails et subtilités.

 

Règle n°1 : le piolet

 

A défaut d’avoir assimilé le mode de comptage des points, je me souviens des principales règles de cette activité fort ludique au demeurant : à la base, l’activité consiste bien évidemment à grimper sur une cascade de glace, équipé des fameux crampons et piolets mentionnés auparavant (je vous parlerai des broches un peu plus tard). Déjà à ce niveau, il existe une variante qui consiste à grimper avec un ou deux piolets. Il va sans dire que le grimpeur mono piolet cumule plus ou moins de points selon qu’il se sert de sa main sans piolet pour :

- cramponner frénétiquement et compulsivement le seul piolet qui lui reste à disposition,

- agripper toutes les aspérités présentes à la surface de la glace pour s’aider dans son ascension,

- feuilleter négligemment, mais non sans classe, le dernier numéro du Financial Times.

Cette dernière activité est, vous l’avez deviné, celle qui rapporte le plus de points.

 

Note de l’auteur : il n’existe pas à ma connaissance de règle demandant au grimpeur d’escalader la cascade de glace avec des crampons sur une seule des deux chaussures ; peut être faudrait-il y penser ?

 

Règle n°2 : l’assureur et l’assurage

 

Le cas du piolet réglé, considérons l’assurage. La base de l’assurage, c’est l’assureur, héros oublié de l’escalade, personne en laquelle le grimpeur aura une totale confiance (remarquez, il vaut mieux ; et puis quand bien même, il n’a pas trop le choix une fois au bout de sa corde, hé hé hé !) et qui saura interpréter au mieux le moindre des désirs du grimpeur : « SEC !!! », « DU MOU !!! » (le vocabulaire du grimpeur reste somme toute assez basique, même si, pour préserver des oreilles sensibles, nous avons omis les échanges verbaux un peu plus riches sur le plan linguistique qui se pratiquent au sein des couples de grimpeurs). Vous l’aurez compris, l’assureur, c’est celui qui tient la corde qui tient le grimpeur et pas d’assureur, pas de cascade.

La deuxième base de l’assurage, c’est la broche à glace. La broche à glace est à la cascade de glace ce que le piton ou le spit est à l’escalade en rocher, ce que le plancton est à la baleine : un complément indispensable. Une légère variante : là ou le piton est ancré et tenu par de la résine dans la roche, la broche est juste vissée dans la glace (pour la baleine, je ne sais pas trop comment cela se passe). Autre variante, et non des moindres : la distance entre deux points d’assurage : si en roche il se trouve un point tous les deux ou trois mètres, il s’en trouve un tous les cinq à dix mètres en cascade. Comme le dit Rémi, le guide : en cascade, il ne faut pas tomber, donc ce n’est pas la peine de mettre des points trop rapprochés. Bon, si c’est Rémi qui le dit, on ne va pas discuter.

Assez bizarrement, l’assurage a peu d’influence sur la note obtenue par le grimpeur. Il faut aussi dire que comme c’est l’assureur qui fait le boulot, c’est un peu normal…

 

Règle n°3 : le tir au pigeon

 

Vient ensuite le fin du fin des règles de cette activité : le lancement de projectile. Vous ne pensiez tout de même pas que des personnes saines de corps et d’esprit allaient passer leur week-end à grimper sur des esquimaux géants pour la seule beauté du geste ou du paysage !

Le lancement de projectile consiste, à tout moment de l’escalade, à laisser échapper, le plus opportunément possible, un projectile. Ledit projectile, fortement attiré par la gravité, aura une tendance toute naturelle à venir s’aplatir aux pieds de la personne qui assure le grimpeur. Il faut quand même veiller à ne pas trop abîmer physiquement l’assureur, faute de quoi il faudra envisager de finir l’ascension tout seul comme un grand !

Là encore, le système de comptage est assez complexe puisqu’il prend en compte la hauteur de lâcher du projectile, la nature du projectile (si le débutant se contente en général d’un simple lâcher de gant, le grimpeur expérimenté peut tenter un lâcher de piolet qui permettra de cumuler les points liés au projectile et ceux liés au fait que l’escalade devra se poursuivre avec un seul piolet ou envisager de faire tomber des morceaux de glace volumineux, ceux de moins de 50kg rapportant assez peu de points) , la distance entre le point d’impact du projectile et l’assureur. Une précision : viser toute autre personne que son assureur est considéré comme un manque flagrant de fair-play et à ce titre peut entraîner des pénalités.

 

Ces quelques règles que je viens de vous rappeler bien en tête, nous voilà donc tous à pied d’œuvre pour attaquer ce fameux week-end de cascade de glace.

 

Le départ

 

C’est ainsi que le 30 Janvier, inconscient et plein d’espoir, je prenais la route pour ce fameux stage de cascade de glace, accompagné d’Isabelle, qui essaya bien, pendant tout le trajet,  de m’expliquer à nouveau le système complexe de comptage de points en cascade, hélas sans grand succès. A l’arrivée au Bourg d’Oisans, première mission : trouver le gîte et retrouver Pierre et Jean-Marie qui avaient pris un peu d’avance. Pour la première partie, le GPS aidant, la tâche fut aisée. Pour la deuxième partie… allez ce fut aussi très facile.

 

Le Gîte

 

L’installation dans le gîte se passa sans problème particulier. Disons le tout net, ce n’était pas le Georges V. C’était un peu rustique, la cour était un peu trop glissante, la nuit il faisait un peu trop chaud dans les chambres, le matin la café était un peu trop froid dans les bols, les patrons étaient un peu pas très aimables, les douches étaient un peu pas nombreuses et un peu pas très intimes non plus. Du coup, on était un peu déçu. Mais comme ce n’était pas non plus un week-end Relais & Châteaux, on ne s’est pas trop attaché à ça.

Dans la nuit, le gros de la troupe arriva. Moi, je dormais donc je n’ai pas entendu grand-chose, mais toujours est-il que le lendemain, à mon réveil, la chambre était remplie.

 

Réveil à l’aube mais pas trop

 

La spécialité des week-ends clubs, c’est le lever à des heures très très matinales. Pourtant, ce premier jour, nous avons eu le droit à la grasse matinée : avec un départ prévu à 8h du matin, Jean-Marie nous laissa dormir jusqu’à 6h30 avant d’entamer son opération réveil. Puis les petits déjeuners s’enchaînent, suivis de la récupération du matériel et enfin, de l’arrivée de Rémi, notre guide. A l’heure dite, départ pour l’Alpe d’Huez

 

Premier jour, la glace c’est froid !

 

Une fois en station, c’est la traversée des parkings et l’embarquement dans la première remontée mécanique avec baudriers, piolets, crampons, casques et cordes, le tout sous les yeux ébahis des skieurs, surfeurs et autres glisseurs sur neige. A la sortie de la cabine, il faut maintenant marcher. Il s’avère que la montagne, ce n’est pas très plat. Ce jour là, la montagne n’est même pas plate du tout. Du coup, à l’arrivée, tout le monde est bien réchauffé. Il faut ensuite préparer le site (en tassant un peu la neige alentour), préparer le matériel (cramponner, dérouler les cordes), écouter Rémi nous expliquer les fondamentaux de la cascade de glace, regarder Rémi monter les cordes. Malheureusement, toutes ces activités ne sont pas des plus physiques et comme il fait très froid dehors (à peu près -10°C), nous nous refroidissons assez vite et assez beaucoup.

 

Premiers points accumulés

 

Mais très vite l’ambiance se réchauffe. D’abord parce que Remi ayant monté les voies, nous pouvons maintenant commencer à grimper par nous même. C’est enfin cette sensation bizarre de jouer à Spider Man. Les muscles se mettent au travail, l’adrénaline circule (mais si, ça tient bien le piolet !). Ensuite, et surtout, le président ouvre la chasse au points avec un magnifique lâcher de gant qui lui vaut l’admiration éperdue des membres du club présents. Ca y est, le week-end a vraiment commencé ! Dès que nous le pouvons, nous nous jetons tous a corps perdu dans l’escalade du gros glaçon qui se trouve devant nous.

 

Le retour à pied, en luge, en crampons

 

La journée se poursuivit ensuite entre montée sur glace et course au points. Dans divers registres, il faut noter les montages de voies parfois aériens réalisés par Rémi et qui nous ont permis de nous régaler sur des grandes longueurs, mais aussi le splendide lâcher de piolet de Jean-Marie avec tentative de perforation de l’assureur. Si seul un pantalon fut poinçonné, la forte motivation de Jean-Marie impressionna tout le monde. Ceci renforça l’ardeur de l’ensemble des participants pour grimper et escalader la cascade en tous sens (et puis en haut, il y a quand même moins de chance de prendre un piolet sur la cafetière).

En fin de journée, nos diverses pérégrinations ayant un peu traîné (sans vouloir balancer, c’est surtout Hervelyne et Pierre qui ont très très longuement devisé en haut de voie pour décider s’il était préférable de descendre en rappel avec la corde à gauche ou la corde à droite …), les remontées mécaniques étaient fermées à notre arrivée. Ceci n’entama pas notre courage et décision fut prise de redescendre à pied (il n’y avait quand même pas trop le choix). Certains, plus pressés que d’autres, décidèrent alors de descendre en luge. La recette est très simple : prendre le sac plastique qui a servi pour ranger le pique-nique, ne pas oublier d’en enlever la banane qui n’a pas été mangée le midi, s’asseoir sur le sac… et glisser. Pour les moins pressés, la descente en chaussure avec ou sans crampons s’imposa comme le moyen le plus sûr de finir la journée.

 

Petit restau et grosse faim

 

Cette première journée fut dignement fêtée par une raclette dans un restaurant du Bourg d’Oisans. Dire que le groupe y fit honneur est un euphémisme. Assurément, la cascade de glace est une activité qui ouvre l’appétit ! Il est certain que nous fîmes grand honneur à la cuisine de ce restaurant dont le garde manger se souviendra encore longtemps de notre passage… A moins que Benoît et Manolo n’aient pensé que la raclette permettait de collecter plus de points pour l’arrivée ?

 

Réveil à l’aube, mais pas trop quand même

 

Pour la deuxième journée, l’heure du départ fut légèrement avancée, Jean-Marie reprit ses bons offices de réveil matin en titre, la café était à peu près aussi chaud que la veille : nous commencions à prendre nos petites habitudes. A 7h30, tout le monde était sur le pied de guerre et prêt à retrouver Remi pour la deuxième journée.

 

Petite route de montagne vers un site bien caché mais magnifique

 

Très vite, la route en direction du site choisi pour la deuxième journée commença à rétrécir, puis à se couvrir d’une fine couche de neige. Rémi nous l’avait bien dit : « aujourd’hui, je vous emmène sur un site au calme et très joli ». Cela s’annonçait pas mal.

D’un coup, nous garons les voitures dans une épingle à cheveux. Bizarre, bizarre… Sans poser trop de questions, nous nous équipons et suivons le guide. Après quelques dizaines de mètres sur la route, nous obliquons sur un chemin qui traverse un champ en pente légère, puis un peu moins légère, puis un peu raide, puis très raide et enfin presque verticale. Tout ceci nous fait arriver au fond d’une petite combe que nous remontons en suivant bien la trace déjà existante. Après quelques minutes, nous arrivons devant un site grandiose, des cascades de toute beauté, un grand calme : il n’y a plus qu’à équiper les voies. Rémi, tu peux nous aider, dis ?

 

Une journée, un régal

 

Là, le titre suffirait presque… Affairés à escalader de très jolies voies, à manier la broche à glace, à devenir les rois de la lunule et de l’abalakov, à prendre des photos vachés en haut des voies, à grimper avec un seul piolet (il fallait quand même engranger quelques points), et pour finir à grimper tout en douceur sur un magnifique cigare qui valait son pesant de sensations… Regardez les photos, vous comprendrez.

 

Le retour, ça monte

 

En fin de journée, c’est presque à regret que nous nous préparons au retour. D’autant que la descente un peu raide du matin s’est transformée en un sympathique raidillon. Mais enfin, comme nous sommes descendus, nous remontons en tirant juste un tout petit peu la langue. Ca y est, les voitures sont en vue et le rangement du matériel peut commencer.

Nous achevons le week-end par un petit pot dans un estaminet du Bourg d’Oisans, puis vient le signal du retour. Fin de deux jours riches en sensations et en nouveautés.

 

Merci, merci, merci…

 

… à Lionel pour avoir organisé ce superbe week-end,

… à Isabelle qui m’a accompagné pendant la descente ce qui a rendu le trajet beaucoup moins long et plus agréable,

… à Rémi pour sa gentillesse, son professionnalisme, ses explications, sa bonne humeur,

… aux assureurs qui ont pris le risque de se faire pilonner par toutes sortes de projectiles pendant tout le week-end,

… aux grimpeurs pour avoir essayé de pilonner leurs assureurs avec toutes sortes de projectiles pendant tout le week-end,

… à tout le monde pour la bonne entente et la bonne humeur qui a régné tout le week-end.

 

A n’en pas douter, l’an prochain je ferai partie des survivants qui diront aux nouveaux venus, l’œil hagard et le regard perdu dans le vague: « il faut venir au stage de cascade de glace, c’est super ! Participez, vous ne le regretterez pas ! »

 

Et le classement !!!

 

Mais non, je n’avais pas oublié… Bien sûr, je n’ai pas su comptabiliser les scores, donc le comptage a été fait par le président (Soyez rassurés, il est honnête). Sans grande surprise, les bons élèves du week-end furent récompensés par un classement des plus avantageux. Sans plus attendre, je vous le livre, ainsi que les commentaires indiqués pour les grands gagnants.

Je vous rappelle que le comptage est fait de huitième et de douzièmes de points et je vous ai également prévenu qu’il n’y a pas grand monde qui comprend comment cela marche.

 

1er              Jean-Marie                              7 1/8 et 13 1/12 de points         

Un lancer de piolet de classe olympique !

 

2ème        Lionel                                      6 1/8 et 9 1/12 de points

Une volonté de gagner que seul le talent de Jean-Marie a empêché de monter sur la plus haute marche du podium

 

3ème        Olivier R.                                 3 1/8 et 21/12 de points

Ben oui, j’ai quand même perdu un gant…

 

4ème   ex aequo : tous les autres   2 1/8 et 11/12 de points

Il y a bien eu un peu de glace pilée, mais vos assureurs n’ont pas vraiment été inquiétés !!!

 

Le dicton de la fin :

 

Si tu passes ton week-end a grimper sur de la glace en cascade,

La semaine suivante quand tu iras au ski tu auras un temps maussade

 

Je confirme !!